Une promenade de santé

Je suis désormais à 3 semaines de mon départ en Afrique, les choses se précisent, notamment quant à l'organisation du voyage, des différentes formalités, que ce soit administratif (avec les demandes de visa pour les différents pays), logistique (les réservations d'hôtels ou d'avion), ou sur le plan sanitaire (que je détaillerai plus loin dans cet article). Je connais aussi mon itinéraire final de ce mois que je vais passer sur le continent africain, berceau de l'humanité.

Première étape : le Bénin, pendant 10 jours. Ce pays est mon coup de coeur depuis 2004, première fois où je suis allé avec l'association Solidarité-Sida dont je suis bénévole. A l'époque j'y étais resté un mois en compagnie de 6 autres bénévoles. J'ai alors rencontré à cette occasion Salomon, qui était enseignant en classe de CM1 dans l'ONG qui nous recevait. Salomon devant passer son permis de conduire, j'ai accepté de reprendre sa classe pendant 2 semaines pour faire du soutien scolaire en mathématiques et français. Depuis Salomon a quitté cette ONG, il a monté sa propre ONG (Jeunesse Solidaire) dans le but d'aider entre autres les enfants les plus démunis de son village d'origine à Akpadanou au nord de Porto-Novo. C'est pour ces enfants que je vais apporter de nombreux dons (vêtements et fournitures scolaires).

Seconde étape : le Burkina-Faso, pendant environ une semaine. J'ai découvert ce pays l'an dernier. Je vais y retrouver Sabine, une amie expatriée depuis quelques années et qui a fondé sa famille ici. Ses enfants ont dû grandir, notamment la petite dernière Eliana. Sabine faisait partie du groupe de bénévoles de Solidarité-Sida en 2004 au Bénin.

Troisième étape : le Sénégal pendant 3 jours. Ce pays est une courte escale pour moi sur le chemin du pays suivant. Je passe par ici pour des questions budgétaires. Le billet d'avion pour Dakar depuis Ouagadougou est de 250 € inférieur au billet pour Conakry. Cela me permettra d'ajouter deux tampons supplémentaires sur mon passeport. Ce qui est intéressant c'est que ce pays ne nécessite pas de visa pour y entrer grâce à un accord avec la France.

Quatrième et dernière étape : la Guinée-Conakry pendant 10 jours. Pourquoi la Guinée ? Tout simplement parce qu'Emmanuelle, une autre de mes amies, est en mission de coopération dans ce pays depuis un an, il lui reste autant de temps à faire. Cela va me permettre de voir les différents projets sur lesquels elle travaille et de découvrir de nouvelles coutumes aux alentours de Koundara (au nord-ouest de la Guinée).

Cela ne va donc pas être de tout repos, avec certains trajets en car ou bus, d'autres en taxi-brousse, ainsi qu'une liaison en avion. Mais en contrepartie on gagne en ouverture, en partage, en découvertes. Il ne faut cependant pas négliger sa santé si l'on veut arriver à faire tout le voyage sans embûche.  Lorsque l'on voyage dans des pays situés à l'autre bout du monde, avec des conditions sanitaires bien différentes de la France, des précautions sont à prendre. Bien entendu, en fonction de l'endroit où l'on se rend, les actions préventives ne seront pas les mêmes.

Je distingue personnellement 3 types d'actions sanitaires, les obligatoires, les recommandées et les conseillées. Par obligatoire, j'entend les vaccins qui, si vous ne les faites pas avant d'arriver dans le pays de destination, ne vous permettra pas d'entrer sur le territoire. C'est le cas du vaccin contre la Fièvre Jaune, maladie mortelle et sans traitement, on comprend aisément qu'il vaut mieux se faire vacciner. Ensuite les actions recommandées, cela correspond à tous les vaccins contre les maladies fréquemment rencontrées sur le lieu du voyage, par exemple l'Hépatite A, la Fièvre Thyphoïde. Dans le cas de "l'Afrique Noire", c'est aussi le traitement préventif (prophylaxie) contre le Paludisme. Pour terminer, les vaccinations conseillées, c'est-à-dire se faire vacciner contre des maladies qui existent sur place mais selon la façon de voyager, ou suivant les lieux de destination, la probabilité d'attraper la maladie est faible. Je citerai par exemple le Choléra, la Rage ou la Méningite.

Dans mon cas, fort heureusement je n'ai pas à refaire tous les vaccins. Celui contre la Fièvre Jaune est valable 10 ans, je l'ai fait en 2004. Celui contre la Fièvre Thyphoïde 3 ans, réalisé l'an dernier. Par contre pour le DT Polio, il date de janvier 2001, il faut aussi le faire pour éviter d'attraper le Tétanos en France, donc une petite piqûre se profile à l'horizon pour moi. Au niveau du Paludisme, les laboratoires pharmaceutiques se font de belles marges. En fonction du traitement que vous choisissez, vous devez après le voyage et durant une période donnée continuer la prophylaxie. Pour ma part, j'ai choisi la Malarone, un comprimé par jour durant tout le séjour et pendant une semaine après le retour. 39 comprimés au total, sachant que c'est vendu par boîte de 12, et que chaque boîte vaut 31,45 €, je vous laisse faire le calcul... Mais à quasiment 3 € le comprimé, cela doit être rentable d'être laboratoire pharmaceutique avec un marché aussi juteux et bien sûr sans remboursement possible.

Enfin un voyage ne s'arrête pas aux vaccins et traitement antipaludéen, il y a aussi tout ce qui concerne la "bobologie", les produits désinfectants, les crèmes pour les démangeaisons, les sparadraps, les produits pour les maux de tête ou d'estomac, etc... tout ça fait que vous partez avec une trousse à pharmacie de voyage qui est conséquente. Cependant quand on voit les pharmacies locales et surtout en brousse les dispensaires qui n'ont rien, on se dit qu'il vaut mieux prévoir et ne pas utiliser les médicaments que de se faire rappatrier parce que l'on n'aura pas soigné correctement une mauvaise turista.

La prochaine mission pour moi sera de jouer à Tétris dans 2 cartons...